En partance vers les îles Vierges...

Publié le par Joêl

Les 10, 11 avril 2008,

Avant de foncer dans la nuit noire vers notre nouvelle destination, des préparatifs s'imposent, hormis l'avitaillement et quelques courses indispensables de dernière minute... Tout d'abord, une plongée stratégique sous le bateau, en apné, afin de gratter énergiquement, les anatifes et coquillages récalcitrants, qui s'agglutinent en pagaille sous la coque. Un fois, ce premier travail achevé, il s'agit de remonter l'annexe, de la faire basculer et d'enlever les mousses et algues qui adhèrent au niveau de la partie immergée. L'eau, d'une température de 26° favorise ce genre de phénomène. Ces agglomérats freinent la progression des embarcations, petites ou grandes... Ces précautions prises, nous escamotons l'annexe sur le pont. Il n'est pas envisageable de la garder maintenue par un bout derrière le bateau, durant la totalité du parcours, d'environ 80 milles...
Aux alentours de 19 H, nous relevons l'ancre en même temps que Paréo et louvoyons entre les nombreuses coques au mouillage. Nous laissons derrière nous, les multiples points lumineux. La côte s'éloigne progressivement... Un bon vent de Nord-Est, établi à 15-20 noeuds favorise une allure plus qu'honorable. Peu de va et vient au coeur de cette nuit sombre, faiblement éclairée par un timide croissant de lune. Nous surveillons les évolutions d'une plate-forme pétrolière tractées par deux gros remorqueurs.
Nous percevons des cris mystérieux. Peut-être, les baleines à bosse ? Elles s'accouplent de janvier à mai et l'on peut entendre les longues mélodies, douces et harmonieuses, de leurs chants sous-marins. Les chanteurs, toujours mâles, peuvent ainsi vocaliser sous l'eau une demi-heure d'affilée avant de reprendre leur souffle à l'air libre. Nous guettons les signes d'une présence. Mais, nous n'aurons pas l'occasion de surprendre la danse de leurs bonds prodigieux... 
Le bateau roule, balance et bourlingue. Les vagues puissantes propulsent Blue Wave sur l'arrière. Nous progressons à environ 5 noeuds de moyenne et voyons apparaître, petit à petit, dans la clarté du jour qui se lève, les pentes escapées et arides de Virgin Gorda. Nous surveillons notre route de trés près, en suivant les indications du logiciel Maxsea. Pour accèder au mouillage de Gorda Sound, situé dans une baie immense, nous devons emprunter un passage précis, bien arrondir et déborder au sud en raison de la présence de récifs coralliens. Nous empruntons la voie située au nord de Mosquito island et Colquhoun Reef, qui est le passage quasi obligatoire pour les navires à fort tirant d'eau.  12 H après notre départ de Saint-Martin, nous déroulons l'ancre dans une eau transparente, aux reflets vert ondoyant. Des régates sur le plan d'eau. De nombreuses voiles se croisent et s'entrecroisent avant de fondre à l'horizon au milieu du bleu intense de la mer des Caraïbes.
Ainsi, nous voilà, installés au milieu de ces mythiques îles Vierges...
Situées, au nord de l'arc antillais, elles regroupent une soixantaine d'îles et d'îlots extrêmement rapprochés les uns des autres. Les Vierges Britanniques, disposées en rectangle, forment une véritable petite mer intérieure.
A l'origine, ces îles furent peuplées par des tribus Arawak et Carib, renommées par Christophe Colomb qui les découvrit, lors de son deuxième voyage en 1493. Elles sont, ensuite, délaissées par les Espagnols qui préfèrent coloniser des terres plus riches. Ces îles recèlant d'innombrables criques et baies trés abritées deviennent rapidement le repère des pirates et boucaniers de tout poil, attaquant les galions espagnols, en route pour l'Europe, chargés de l'or inca.
Nous humons ce parfum d'aventure et imaginons la présence cruelle de ces forbans, dont le drapeau noir claquait dans le vent des alizés. De nombreux navires de plaisance, anglais et américains, arbore cet illustre et sinistre fanion ostensiblement. 
Nous rêvons du Trésor caché...!! 
Après une nuit sans sommeil, nous nous laissons bercer par la torpeur du climat local. Climat subtropical doux. Les températures moyennes se situant autour de 29 degrés Celsius.
Visite à terre, avec l'annexe, gonflée de nouveau... en compagnie de Paréo. 
Cette première découverte laisse songeur... Que de beautés réunies en un seul lieu...
Il faut savoir que dans ces îles, les différences de précipitations, de sol et d'ensoleillement favorisent une grande variété de végétation. On peut y trouver des endroits luxuriants où prospèrent des palmiers, de nombreux arbres fruitiers tropicaux et des collines quasi désertiques où se côtoient cactus, frangipaniers et tamariniers sauvages...
Dans les vallées, on admire les magnifiques fleurs tropicales, hibiscus, bougainvillées, flamboyants...
Après avoir longé le front de mer, nous entrons dans un "jardin extraordinaire", avant d'admirer le paysage de mangrove. Les bungalows, nichés dans la verdure, se fondent dans la végétation en respectant l'environnement. Pas de construction ni d'architecture ostentatoire... Quelques maisons aux toits en forme de chapeau chinois, au milieu de forêts de palétuviers...
Nous nous photographions mutuellement avec les copains, en faisant l'échange de nos appareils... Nous voulons conserver les beaux souvenirs...
Avant de rejoindre le bord, le coucher de soleil comme exalté de lumière, aussi cinglant qu'une langue de feu...   
  

Publié dans Souvenirs marquants

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