Va et vient entre les Saintes et Pointe-à-Pitre

Publié le par Joêl

Lundefinedes 1er, 2, 3, 4 mars 2008,

Quelques péripéties malencontreuses ont assombri l'atmosphère du voyage, récemment. Il a fallu faire face à des problèmes techniques imprévus. En effet, après une installation sans encombres, dans le mouillage sur Terre-de-Haut, dans l'archipel des Saintes, face au bourg, quitté peu de temps auparavant, je m'apprêtais à passer quelques jours sereins et tranquilles, en attendant l'équipage de Lady Joséphine, avec qui nous devions remonter sur Deshaies...
Le 1er mars, en voulant aller faire des emplettes au village, je grimpe donc, dans mon annexe, lâche le franc-bord de Blue Wave et essaie d'enclencher, comme à mon habitude, le petit moteur, révisé, récemment en Martinique. Mais, ce dernier reste bloqué, coincé, inerte... Je manipule l'hélice à la main, réitère plusieurs tentatives pour le faire redémarrer. Rien ne se passe... Le silence du moteur devient angoissant. Je dérive sur environ 30 mètres. Heureusement, des navigateurs compatissants assistent au spectacle de mon annexe en perdition, se précipitent vers moi et me remorquent en direction du bateau.
Une fois à bord, je démonte la mécanique, nettoie le carburateur de fond en comble. Malgré ce traitement de choc, le moteur reste muet. Ne voulant pas en rester là, je redémonte une nouvelle fois le carburateur afin d'observer ce qui se passe au niveau du gicleur. Rien, n'est détecté. Comble de malheur, en remontant ce maudit carburateur, je casse une pièce... Je suis d'humeur trés sombre, animé par une colère débordante. Une évidence s'impose, il sera impossible de trouver la pièce manquante, ici dans l'archipel des Saintes !!
A ce moment précis de mes cogitations tourmentées, une petite embarcation passe à proximité de Blue Wave. En désespoir de cause, je hèle les passagers à bord avec l'intention de me faire conduire à terre. Ceux-ci se déroutent et s'approchent de moi pour s'enquérir de mes difficultés... Et, c'est inattendu, je reconnais le couple avec qui nous avions passé un moment à discuter sur une des plages de Terre-de-Haut, quand nous étions ensemble avec Christine.
Je leur expose mes soucis. Sachant qu'ils résident dans l'île, je m'informe pour savoir s'ils ne connaîtraient pas un mécanicien, oeuvrant à poximité...
La réponse est nette et définitive. Ils me répondent par la négative. Les mains d'or espérées, je ne les trouverai pas ici. Ce qui m'interroge malgré tout, c'est qu'il y a beaucoup de moteurs sur les barques des pêcheurs locaux. Que font-ils en cas de pépin ? Sont-ils obligés d'aller sur la Guadeloupe ?...
Le couple, attentif à mes déboires, me prend à son bord, où nous filons directement dans leur petite maison, les pieds dans l'eau.
Ensemble, nous consultons leur ordinateur, afin de voir, quels sont les revendeurs de pièces yamaha, localisés à Pointe-à-Pitre. Nous imprimons les coordonnées des principaux grossistes et revendeurs de la marque. D'autre part, ces personnes, décidément trés sympathiques et obligeants, me proposent de rencontrer plusieurs amis pêcheurs. Avec un peu de chance... Qui sait ?...Après prospections, parlementations, recherches et renseignements glanés à droite, à gauche, un constat s'impose ... Un retour à Pointe-à-Pitre devient inévitable...
La journée se terminera sur une note beaucoup plus conviviale. Puisque l'équipage de Lady Jo. vient me chercher sur son dinghy. Nous allons boire l'apéritif sur le bateau d'un de leurs amis. Un fois à bord, quelle drôle de coïncidence, je tombe nez à nez avec les anciens propriétaires d'Arcadie. Notre ancien bateau et fidèle Dufour 3800, avec qui nous avons bourlingué pendant de nombreuses années par monts et par vaux... Comme c'est amusant et inattendu... Inutile de préciser que la soirée fut particulièrement réussie...  
En fin de matinée, en ce dimanche 2 mars, maussade et pluvieux, je prends de nouveau la direction de Pointe-à-Pitre, au près serré. Les grains ne feront que se succéder à intervalles réguliers... 
De retour dans la marina du Bas-du-Fort, je cohabite avec une armada de bateaux Amel à côté desquels je me sens bien petit...
Sur le pied de guerre, tôt, en ce lundi matin, je téléphone à plusieurs endroits stratégiques pensant, cette fois-ci expédier le problème de la pièce à changer dans les plus brefs délais. On m'apprend que celle-ci ne se fabrique plus, le moteur étant trop ancien... Il ne restait pas beaucoup d'alternative pour résoudre le problème. L'achat d'un petit moteur hors-bord neuf devient incontournable...
Je prospecte dans plusieurs lieux différents. Là encore, je me heurte à de nouvelles difficultés puisque dans les magasins que j'ai ciblés, on ne trouve que de gros moteurs. Aucun hors-bord fonctionnant entre 2 à 4 chevaux. Sur ces entrefaites, je retrouve Bernard, un compagnon de pérégrinations maritimes, qui vend son Amel... Et qui vendait, il y a encore trés peu de temps, son petit moteur d'annexe. Ce dernier a été négocié dans l'intervalle. Il me conseille d'attendre d'être à Saint-Martin pour me lancer dans l'achat d'un nouveau moteur... Mais, je sais que cette solution est inenvisageable, puisque je ne pratique essentiellement que le mouillage, au gré de mon parcours et de mes haltes dans les îles. Un  moteur en parfait état de fonctionnement me garantit toute l'autonomie dont j'ai besoin...Toutefois, par curiosité, je me mets en quête de contacts à Saint-Martin, téléphone pour connaître les prix et la disponibilité du matériel. On me répond qu'il n'y a pas de stock. Ces coups de fil n'auront pas été vains, les personnes auxquelles je m'adresse à Saint-Martin me communiquent au passage une adresse à Jarry (quartier proche de l'aéroport de Pointe-à-Pitre) où je pourrais peut-être trouver ce que je cherche.
Dans la foulée, j'appelle la société en question... Euréka, ils ont en stock un moteur qui me convient !... Il s'agit d'un hors-bord de marque Mercury d'une puissance de 3 chevaux... Quel soulagement....
Après ces tractations, je rentre souffler un peu et m'organiser en prévision des déplacements à venir...
Je vais partir mardi en direction des Saintes et remonter ensuite sur Deshaies en Guadeloupe. Avant une traversée plus conséquente vers Antigua... et ses plages de sable blanc.   

Publié dans Humeurs du Capitaine

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